Sur le plan macroéconomique, les craintes de récession se font de plus en plus prégnantes aux Etats-Unis. Les dépenses des ménages pour le mois de mai sont ainsi ressorties sous les attentes (0.2% contre 0.4% attendues et 0.9% le mois précédent). Retraitées de l’augmentation des prix, elles baissent de -0.4% en volume contre +0.7% le mois précédent. Cette tendance a également été confirmée par la baisse marquée de l’ISM manufacturier pour juin, qui reste néanmoins en phase d’expansion mais avec une contraction des nouvelles commandes, une première depuis mai 2020. Après la publication de ces données macroéconomiques, le GDPNow, PIB estimatif calculé par la Fed d’Atlanta, est largement passé en territoire négatif pour le deuxième trimestre à -2.1% contre +0.26% une semaine plutôt. Seul élément positif à noter, l’inflation core PCE, indicateur de l’inflation suivi par la Fed, qui baisse pour le deuxième mois d’affilée.
Du côté de la zone euro, la situation est doublement problématique puisque l’économie ralentit et que l’inflation continue de progresser, toujours impactée par les prix de l’énergie, avec l’épée de Damoclès d’un arrêt total des livraisons de gaz par la Russie. En juin, l’inflation pour la zone euro a ainsi signé un nouveau plus haut, avec une progression de 0.5% sur le mois pour atteindre 8.6% en rythme annuel. Lors du Forum annuel des banquiers centraux à Sintra, Christine Lagarde a réitéré sa volonté de lutter contre l’inflation à tout prix en allant « aussi loin que nécessaire pour que l’inflation se stabilise » vers les 2%. Si elle a confirmé une hausse de 25 bps des taux directeurs pour la réunion de juillet, les prochaines hausses seront totalement dépendantes des chiffres d’inflation et la BCE pourrait donc passer à la vitesse supérieure en septembre. Mais la présidente de la BCE était surtout attendue sur l’outil « anti-fragmentation » qui doit prochainement être lancé sans qu’elle ait réellement réussi à répondre aux attentes, les possibilités étant finalement assez limitées car devant être « Europe compliant » et en lien avec le resserrement monétaire en cours (i.e. sans rajouter de liquidités dans l’économie). Tout sera donc une question de crédibilité, que les banques centrales essayent déjà de regagner après l’avoir perdue en 2021 dans leur lutte contre l’inflation.